dimanche 29 novembre 2015

Et après ?

Mobilité

Vendredi 13 novembre, j'ai eu de la chance. Mes amis, mes proches sont en vie et moi aussi. Je n'ai pas vraiment compris ce qui s'était passé car j'ai appris la nouvelle à minuit passé, en sortant du ciné avec un ami chez qui je suis allée dormir pour éviter de rentrer dans mon quartier, mon 11ème arrondissement chéri.

Ce n'est que le lendemain après-midi que j'ai réalisé, en branchant mon téléphone éteint depuis la veille. En écoutant la dizaine de messages vocaux de mes amis et de ma famille. Leurs voix inquiètes, les sms de stress, envoyés à la chaîne.

J'ai repensé à Matt, à l'enfer des 6 mois d'attente, de recherche, à ne pas savoir. Et j'ai regardé les infos toute la journée pour comprendre ce qui s'est passé. J'ai fait une boulimie d'images, de vidéos tournées avant/pendant/après l'horreur. J'ai lu les premiers témoignages, partagé les avis de recherche des premiers disparus, jusqu'à m'en rendre malade.

Mais bizarrement, aucune peur ne m'a envahie, ni aucune haine. Certes, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps en lisant le témoignage de trop. Mais ce qui m'a le plus surprise, c'est que je me suis sentie envahie d'un étrange sentiment d'amour. J'ai passé mon samedi à envoyer et recevoir des messages d'amour, à prendre des nouvelles des uns et des autres. J'avais aussi profondément envie de prendre un peu de la douleur des proches des victimes. Mes plaies sont cicatrisées, je n'ai plus de haine ni de peur envers l'atroce douleur qu'est celle de perdre un être cher, je voulais simplement prendre les gens dans mes bras. Je ne savais pas comment aider, à part en aimant et surtout en vivant.

Dès le dimanche 15 novembre, ma vie a repris son cours : c'était une question de survie. Dès que je tombe par inadvertance sur un témoignage ou des images de ce vendredi, je m'effondre. Alors je prends du recul, je sors, je ris, je bois, je glande, je bosse, je cours, je boxe, j'aime et surtout j'essaie de comprendre. Comment mieux aimer, comment être une meilleure personne sur cette Terre ?

Le mardi soir, je suis allée à l'avant-première du film d'animation "Le Prophète" adapté du recueil de poèmes de Khalil Gibran. Encore une coïncidence étrange : je n'avais jamais entendu parler de ce best-seller avant que Matt ne le lise au Népal. Je l'avais acheté suite à ses conseils et l'avait lu à mon retour à Chennai, pendant qu'il entamait son ultime voyage. A l'époque je n'avais pas tout compris car les enseignements de Gibran ne faisaient pas écho en moi, je n'arrivais pas à les mettre en perspective avec ma propre vie ou ma vision du monde.

Mais mardi soir, Le Prophète a pris tout son sens. J'ai généreusement pleuré du début à la fin tant les paroles de Gibran m'ont touchées. Cette fois, les enseignements du Prophète faisaient écho à tout ce qui venait de se passer : la mort, l'amour, la tristesse et la joie, la liberté... Cela m'a permis de mettre des mots sur des sentiments que je n'arrivais pas à décrire. Je suis sortie de la séance émue, sereine et reposée. Et encore une fois remplie d'amour pour le monde qui m'entoure.

Alors si vous ne saviez pas quoi offrir à vos proches à Noël, offrez-leur Le Prophète et courez au cinéma ce mercredi 2 décembre. En plus d'être une histoire incroyable, la réalisation du film d'animation est très originale : chaque poème dévoile un univers graphique différent. On en prend plein les yeux (l'un des poèmes est réalisé par Joan Sfar) et plein les oreilles (2 poèmes sont chantés par Damien Rice). Je vous invite à regarder la bande-annonce pour découvrir quelques images justement.

De mon côté, je suis heureuse de pouvoir vous offrir 2 exemplaires du livre. Envoyez-moi juste un petit e-mail à marionrocks.blog@gmail.com avec vos coordonnées complètes et j'enverrai les exemplaires au hasard à 2 d'entre vous !

Et pour répondre à la question "Et après ?"
Après ce qui vient de se produire, je ne me permettrais que de donner ces quelques conseils : aimez, lisez beaucoup et avec du recul, reposez-vous et n'attendez pas qu'il soit trop tard pour passer du temps avec les gens qui vous sont chers plutôt que de le gaspiller à critiquer ceux qui vous insupportent. L'amour est la réponse, pas la terreur ni la psychose.
J'espère en tout cas que vous allez bien et que l'horreur de ce vendredi 13 n'a pas touché vos proches. Prenez soin de vous !

dimanche 1 novembre 2015

La redécouverte

Mobilité

Cela fait maintenant un peu plus de trois mois que je me suis lancée dans le régime IG et je réalise que je ne vous ai toujours pas fait de bilan à mi-parcours. Réparons cette erreur de ce pas, si vous le voulez bien !

Tout d'abord, je vous invite à relire cet article pour comprendre d'où m'est venu ce projet de nouveau régime alimentaire.
Le régime IG a été très difficile à gérer au début. En effet, je m'attendais à un miracle type -2 kilos en 10 jours pendant la phase offensive. Je ne sais pas pourquoi je m'étais mis ça dans la tête, ne cherchez pas à comprendre, mais toujours est-il que la première semaine... J'ai pris du poids ! J'étais complètement démoralisée et surtout affamée. Moi qui n'avais jamais pris de petit-déjeuner jusqu'alors, mes nouveaux festins matinaux m'ouvraient carrément l'appétit pour le reste de la journée. Je respectais pourtant tout à la lettre, notais tout ce que je mangeais, préparais mes repas à l'avance et me pesais deux fois par jour en attendant un miracle.

J'étais devenue la fille qui ne pense qu'à ça. Et ça m'a rendue triste car ma démarche initiale était de me libérer d'une contrainte dans le sens où je ne savais pas bien manger et je ne maîtrisais pas mes fringales... Et finalement je m'en ajoutais une nouvelle. La contraire du frigo toujours bien rempli, de refuser poliment une pâtisserie, de préparer des tupperwares la veille pour le lendemain... La bouffe est vite devenue une obsession. Notons au passage que j'ai démarré ce régime en pleine période de rupture : j'étais très fragile et mal dans ma peau.

Alors fin août, j'ai décidé d'adapter le régime IG selon mes envies et mes besoins. Certains passages du livre ont été extrêmement bénéfiques car je comprenais enfin pourquoi et comment je grossissais et surtout comment le sport pouvait m'aider à me sentir mieux. Voici les règles que je me suis fixées :

- Je me limite à 2 laitages maximum par jour. Pour moi qui adore les yaourts et surtout le fromage, c'est assez difficile mais je m'y tiens.
- Je ne mange plus que du pain complet, aux céréales ou des wasa et j'interdis le pain blanc le plus possible : adieu burgers, corbeille de pain au resto ou sandwiches à emporter.
- Plus riz ni de pâtes, sauf complètes, ni de pommes de terre. Les sushis sont désormais une exception (alors que le "menu B2 california" était une habitude hebdomadaire) et le combo burger/frites un petit kif autorisé une à deux fois par mois grand maximum.
- J'y vais à fond pour les fruits : j'en consomme en mode à volonté. Tant pis si c'est trop sucré (surtout les mangues, bananes, prunes, etc), c'est tellement bon !
- Je mange très léger le soir. Parfois je ne mange pas du tout : surtout lorsque je reviens d'un entraînement... Je suis tellement épuisée que je n'ai même plus faim et m'endors comme un bébé après une bonne douche sans penser à ouvrir le frigo.
- Je n'ai pas arrêté l'alcool alors que je sais pertinemment que la bière et le vin sont des bombes caloriques, en plus d'être un désastre pour la santé... Même à quelques jours d'une course je n'arrive pas à m'empêcher de boire quelques verres, c'est plus fort que moi. Et puis en fait j'ai même pas honte.
- Alors la règle d'or... C'est la compensation

Oui, parfois je craque complètement et m'enfile une tablette de chocolat en entier devant l'ordi après la pause dej au grand désespoir de mes collègues.
Oui, parfois je mange un camembert presque en entier à la petite cuiller devant une série.
Oui, parfois je ne réfléchis pas trop et je me laisse tenter par 3 parts de pizza au lieu d'une salade healthy.
Mais si je m'autorise ces écarts, c'est parce que je fais maintenant entre 6 et 8h de sport par semaine. C'est parce qu'à force d'apprendre à bien manger et à habituer mon organisme à une hygiène de vie plus saine, ces écarts m'écoeurent vite et je me remets rapidement dans le droit chemin.

J'ai aussi analysé mes fringales : je me goinfre quand je suis frustrée. Au boulot, côté perso ou coup de mou et hop je pète un plomb. Mais le lendemain, je suis plus qu'heureuse d'aller éliminer tout ça pendant 2H à la boxe ou en allant courir 10km.
Le fait de comprendre mon rapport à la nourriture m'a permis de décomplexer et d'éviter d'en faire un drame.

Moi qui ne m'étais jamais considérée comme une sportive, j'ai désormais besoin de ma dose. Je ne cours pas après la performance mais plutôt après mon bien-être.
C'est d'ailleurs marrant comme mes amis non coureurs me regardent avec des yeux ébahis et me félicitent, admiratifs, pour avoir couru les 20km de Paris le 11 octobre dernier en mode "wahou mais comment tu fais, moi si cours 5 minutes je meurs !" Tandis que les coureurs eux sont un peu gênés quand je leur annonce avoir terminé la course en 2H11 et me taquinent gentiment "ah c'est bien au moins tu l'as finie, tu feras mieux la prochaine fois !"
Et vraiment, ça m'amuse ! J'en ai rien à faire si je ne cours pas assez vite : au moins je cours. Rien à faire non plus si j'oublie encore ma garde en assaut libre à la boxe et que je me prends un direct en pleine face. Je suis là pour progresser, apprendre et surtout passer un bon moment. Le sport ne doit en aucun cas être une contrainte ni une punition mais un moteur. Alors on DÉ-DRA-MA-TISE !

Je reprends confiance en moi et tous les jours je redécouvre mon corps. Mes cuisses s'affinent, mon ventre dégonfle à vue d'oeil, je vois de beaux muscles se dessiner et je les admire sous toutes les coutures devant le miroir.
Comme une ado qui redécouvre son corps pendant la puberté, je redécouvre mon corps qui passe d'une source de mal-être à une source de bien-être. Oh bien sûr, il n'est pas parfait. Mais j'y travaille et je me donne les moyens d'atteindre un objectif personnel.

C'est pour cela je suis très agacée lorsqu'on me dit, toujours gentiment : "oh mais tu n'as pas besoin de perdre du poids pourtant, tu es très bien comme ça !". Je ne me suis pas lancée dans ce challenge pour qu'on me complimente ou pour correspondre à des standards de beauté. Je suis vraiment dans une phase de réappropriation de mon corps mais aussi de mon esprit, puisque je le répète, encore et encore et jusqu'à radoter : le sport me tient à distance de la déprime. Merci les endorphines !
Et puis comme dit ma maman qui a toujours raison : "le sport, une fois qu'on a commencé c'est pour toute la vie."

Bon et pour conclure sur ce premier bilan : aujourd'hui j'ai perdu 3 kilos et 6 centimètres de tour de taille et de hanche depuis le début du régime IG. J'ai littéralement dégonflé et flotte joyeusement dans tous mes jeans. Je continue de me peser et de me fixer des objectifs, mais globalement j'ai décidé d'arrêter de trop me prendre la tête. Tant que j'ai encore mes jambes pour courir et mes bras pour boxer, mes bourrelets peuvent bien aller se faire voir !
On se refait un petit récap début 2016 ? 

En attendant si vous souhaitez vous mettre au sport, en particulier à la course à pied, mais que vous ne savez pas par où commencer : foncez lire le blog de Anne. En plus d'être passionnée, Anne est d'une générosité incroyable et sans son coaching je n'aurai jamais réussi à me dépasser autant lors des 20km de Paris !

PS : je serai à Lyon ce week-end pour courir le Lyon Urban Trail by Night (circuit de 13km) en famille. Si vous êtes aussi de la partie, n'hésitez pas à venir me faire un petit coucou pendant la course ou à me donner quelques conseils et bonnes adresses sur votre ville en commentaires : je ne connais pas du tout la ville et ne demande qu'à découvrir vos endroits préférés ! Merci :)

 
Marion Rocks